S'il
y a un problème récurrent en Algérie et qui se fait ressentir chaque
hiver, c'est bien celui de l'assainissement. Il suffit d'une ondée pour
que les risques d'inondations surviennent. Ce point a été abordé au 5ème
Colloque international sur les ressources en eau et développement
durable, qui s'est tenu à Sidi Fredj, en présence d'un panel d'experts
nationaux et internationaux venus débattre de différents thèmes ayant
trait à l'eau.
Le directeur de l'École nationale supérieure de l'hydraulique, Benhafid Mohamed-Saïd, a expliqué que
"les experts algériens puiseront de l'expérience étrangère dans ce
domaine pour essayer de l'adapter à la réalité du pays, d'autant que
cette difficulté reste entière et le domaine de l'assainissement très
peu développé et ce en dépit de tous les efforts déployés pour en venir à
bout". En effet, les routes algériennes, restent impraticables en
période de pluie et aussi bien les automobilistes que les piétons
peinent à se déplacer en période hivernale. Ajoutez à cela, les
inondations qui risquent de submerger des quartiers entiers voire même
des villes.
Autre problématique traitée par les experts, est
l'économie de l'eau et la pérennité des ouvrages hydrauliques. Aussi, et
toujours selon M. Benhafid, nous travaillons sur une autre thématique
celle d'introduire et de généraliser des techniques d'irrigation à
l'exemple du goutte-à-goutte pour économiser la ressource. La
réutilisation des eaux usées dans l'agriculture est aussi une autre
thématique qui interpelle les chercheurs de l'École nationale supérieure
de l'hydraulique. Selon Mihoubi Mustapha Kamel, membre du comité
scientifique du colloque et chef de département Génie de l'eau au niveau
de cette école nationale, il est important aujourd'hui vu les efforts
d'assainissement, de valoriser ces eaux et de les réutiliser en
irrigation pour les terres agricoles, d'autant que le paquet est mis sur
la réalisation de stations d'épuration sur l'ensemble du territoire
national.
Pour ce qui est du dessalement de l'eau de mer, l’expert
estime que c'est là une solution d'appoint. Interrogé sur les risques
sur l'environnement du sel extrait dans le cadre de la réalisation de
ces stations de dessalement, M. Mihoubi a précisé que si la salinité de
ces espaces est effectivement très élevée au voisinage de station, il
n’y a pas eu pour l’heure d'étude d'impact.
Badiaâ Amarni, La Tribune (Alger) – AllAfrica 24-02-2013